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Tout nouveau tout beau – Régression vers la moyenne

Après un certain temps, suivant une invention (une innovation de type disruptif), les entreprises s’adonnent au changement de type incrémental (minime). Cependant, pour demeurer concurrentielles dans leur marché, il leur faut passer, de temps à autre, à un changement de type radical (disruptif) (Wischnevsky et Damanpour, 2008). C’est la loi de la « régression vers la moyenne », en statistique, qui le veut. Plus le nombre de hasards (données de référence : inventions ou innovations en management d’entreprise) est grand, plus le résultat tend vers la certitude (la moyenne de Galton).

En entreprise, la moyenne (la certitude) se valide par l’apprentissage (la courbe d’expérience), soit la maîtrise supérieure des actes posés à force de répétition sur une même tâche assignée. Ce qui vaut pour le personnel comme pour la direction de l’entreprise. Plus les actes sont réédités, moins ils nécessitent d’attention, donc d’effort, pour être assurés d’un niveau de résultat supérieur. L’habitude s’installe, qui fait que le travail devient une routine, dont il n’y a plus lieu de s’inquiéter réellement du résultat. Or, en matière d’évaluation du résultat d’exercice, comme de performance sur le cycle de vie entier de l’entreprise, la majeure partie des actes sont des routines à conséquence prévisible. Pas besoin de les mesurer à outrance, par indicateurs interposés, pour en connaître la progression, laquelle suit une courbe plate (rectiligne) d’évolution. Or, l’entreprise a mandat implicite, par mission, d’optimiser son service au marché. C’est l’ordre d’utilité, qui lui vient très précisément de sa fonction de transformation de la matière engagée dans son activité et ses affaires, en vue de créer (satisfaire la demande) le prochain client.

Le problème, c’est que rien n’est durable, dans une économie où, par l’effet d’une offre alternative de la part de rivales de marché, s’institue la concurrence entre les entreprises. Tout y est sujet à remise en cause, et donc à changement plus ou moins profond, suivant les pressions de la concurrence subie par les entreprises par l’effet de l’offre substitue qu’on y relèvera. Or, le changement ne peut être constant, s’il doit être profond, dans le sens quotidien des opérations de production et de livraison des biens d’offre au client. Les modes, méthodes et pratiques de management de l’activité et des affaires de l’entreprise, après changement, doivent être maîtrisés, pour être rentabilisés, c’est-à-dire rendus avec profit. Parce que chaque changement emporte inévitablement une charge d’exploitation nouvelle, par rapport à l’exercice précédent, son coût doit être récupéré par la courbe d’apprentissage (d’expérience) qui en diminuera d’autant le poids financier qu’ils seront réalisés avec une efficience supérieure. Ainsi donc, la régression vers la moyenne des coûts d’opération est un incontournable d’exercice, dans toute entreprise en économie de marché.

Pourtant, l’entreprise doit gérer son offre au marché, en fonction de sa capacité à suivre les changements de la demande effective, laquelle fluctuera suivant les inventions (innovations) de ses rivales du moment. Cela suppose, que l’entreprise devra changer aussi souvent et aussi profondément que la concurrence dans son marché le lui imposera. Or, cette concurrence provient d’entreprises dont la séquence des changements n’est pas la même que l’entreprise rivale de marché. Sans quoi, chacune serait au même stade de l’offre, en termes de qualité, ce qui supposerait, à l’évidence, qu’il n’existerait plus de concurrence entre elles. Or, la profusion de l’offre oblige le changement récurrent dans tout marché libre. Et donc, les entreprises qui s’y manifesteront devront subir, qu’elles le veuillent ou non, la concurrence qui s’y développera, et ajuster en conséquence leurs modes, méthodes et pratiques de gestion de l’activité et des affaires. Mais aucune entreprise ne pourra être en révision perpétuelle sur l’ensemble de ses processus en même temps, puisque sa capacité d’offre alternative dépendra de sa faculté à récupérer ses investissements sur inventions (innovations) avant ses rivales de marché. Et que si toutes les rivales de marché étaient en mesure de se renouveler tout aussi rapidement et tout aussi profondément sur l’ensemble de leurs processus de gestion, aucune n’aurait plus le temps requis pour maîtriser ses nouveaux modes, méthodes et pratiques d’activité et d’affaires. On doit donc conclure, que la régression vers la moyenne (la courbe d’apprentissage ou d’expérience) est un incontournable de gestion dans toute entreprise.

La grande question, qui demande réponse, est celle du temps requis d’ajustement des processus de gestion de l’entreprise, pour que son activité et ses affaires demeurent profitables et donc concurrentielles. En fait, la vraie question consiste à savoir quand la routine de récupération des charges d’exploitation sur inventions (innovations) doit faire place à la prochaine vague de changements dans le cycle de renouvellement de la capacité de concurrence de l’entreprise dans son marché de référence. Autrement dit, quel est le temps d’adaptation nécessaire au personnel de tâche, pour maîtriser suffisamment ses décisions et ses actes au point d’en réduire les coûts d’exploitation de sorte que l’entreprise puisse investir dans la prochaine invention (innovation) sans risque de perte inutile sur son exercice courant. Le tout, sachant que l’humain a tendance à l’habitude, et donc au moindre effort que suppose la routine dans l’accomplissement de ses mandats d’emploi en entreprise.          

Chez vous, en entreprise, « le temps de régression vers la moyenne des actes de routine tend vers l’infini ou presque », ou si « le temps de l’invention (l’innovation) l’emporte sur le confort des habitudes de chacun au travail »?