On retrouve, in Tardif – L’intelligification de l’entreprise: Ou l’humain comme centre de l’attention, 2018, p. 285-286, ce qui suit: “Les entreprises ont besoin de vision, de mission et de valeurs portées par des leaders engageants, qui les situeront en amont de la concurrence dans leur marché, plutôt qu’en aval des analystes financiers dans la presse boursière. En somme, les entreprises, pour atteindre un niveau de performance plus assuré, doivent déconsidérer l’appât du gain facile (le court terme), pour privilégier l’effort difficile de différenciation dans l’activité menée (le long terme).”
“Nul ne peut révolutionner son système de production, par des modes, méthodes et pratiques de gestion qui soient entièrement différents à chaque étape d’exécution de son activité. Mais tous peuvent soutenir l’engagement des preneurs à l’activité de leur entreprise, pour que ceux-là se dépassent et permettent à celle-ci une réponse exceptionnelle à la demande effective qui lui sera adressée. Durer en affaires, ne peut advenir, sans que l’entreprise n’améliore continument ce qu’elle fait. Or, à défaut de se réinventer dans le marché, pour dépasser la concurrence, les façons d’être et d’agir de l’entreprise atteindront à sa capacité d’exploiter profitablement son activité.”
“L’entreprise sera dépassée par les autres, un jour où l’autre, et plus vite que moins, si elle ne s’ajuste pas à la demande avant ses rivales de marché. Et l’ajustement, dont il est ici question, n’a rien à voir avec le « benchmarking » qui n’est rien d’autre qu’une technique de suiveur et non pas une pratique d’innovateur. Or, l’entreprise qui optimise son rendement ne le fait jamais mieux qu’à travers des modes, méthodes et pratiques plus concurrentiels de mise en valeur de ses capacités, potentialités et opportunités d’affaires. Ses procédures, procédés et processus de gestion de l’activité sont siens, donc uniques, et en mutation permanente, pour ajouter au rendement optimal de son activité. L’entreprise qui ne se réinvente pas finit par disparaître, ce qui est parfaitement contradictoire par rapport à l’objet même de sa mission-marché, qui est de créer (satisfaire) un prochain client. Disparaître, n’est pas se pérenniser !
Ce qui se pérenniser, en entreprise, c’est « l’inchangement » des modes, méthodes et pratiques de management. D’une entreprise à l’autre, on recherche des recettes toutes faites, celles de l’innovation… par les autres. L’entreprise “free loader” est à charge de prise de risque par les autres. Pour s’épargner les investissements, que commande la recherche d’avenues différentes d’être, d’avoir et d’agir, elle sacrifie ca capacité d’être plus concurrentielle. L’idiotie, face aux propositions de consultants compétents lui proposant une nouveauté, c’est de demander si cela a été tenté ailleurs au préalable. Thomas Edison, avant “d’inventer” son ampoule électrique ne s’est dit “si cela était bon, cela devrait existerait déjà, alors pourquoi l’inventer?”
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