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Notre caractère se révèle à travers nos choix

Aristote a enseigné que « notre caractère se révèle à travers nos choix ». Et, selon Aristote et Kant, ce sont, à proprement parler, nos « actions » qui sont « moralement bonnes ou mauvaises, nobles ou triviales ».

Les philosophes contemporains tendent généralement à penser, que « la raison de nos actions est quelque chose d’à part de la personne, comme si cela leur servait de cause ». Ce qui nous amène à nous interroger sur les motifs (raisons) des actions d’un chacun. Et cela nous conduit à répondre, qu’il « existe un agent externe servant de justification à nos actions ». Ainsi donc, nous séparons (distinguons) le but de nos actions, comme si les raisons de nos comportements justifiaient que nous prenions nos distances par rapport à nos propres décisions d’agir. Ce qui laisse supposer, qu’il existerait une action et une personne, sans que les deux ne soient réunies en une seule et même cause d’être.

Or, nous sommes nos actions, en ce qu’elles sont l’expression manifeste de nos choix de comportement personnel. Bien sûr, des facteurs externes, auxquels nous réagissons, peuvent expliquer le pourquoi de nos actions, mais cela n’entraîne pas automatiquement que nous soyons dissociés de nos propres actions, comme raison de nos comportements.

Chacun est l’auteur de ses choix, et donc le responsable de ses actions. Nous ne sommes pas étrangers à nos actions, mais l’agent premier de leur choix, même si elles sont des réactions à des événements qui nous sont externes. Nous sommes donc partie intégrante du but de nos actions, parce qu’elles ressortissent de nos choix d’expression personnelle, par les comportements qu’elles entraînent de notre part.

Nul n’est la cause réelle des actions de quiconque d’autre, sans quoi il faudrait admettre que les actions des uns sont l’effet du choix des autres. Le but de nos actions repose dans la cause de nos choix, laquelle nous appartient, même si nous réagissions, par leur truchement, à des événements qui ne dépendaient pas de notre volonté propre au départ. En d’autres mots, il n’existe pas d’actions sans auteur, et donc sans cause, parce qu’elles émanent toutes de nos choix personnels en dernière analyse.

En entreprise, chacun est (devrait être) responsable, et donc la cause, de ses actions propres. Le problème, c’est que les actions d’un chacun, le plus souvent, sont posées et évaluées en fonction d’une responsabilité dévolue par une autorité autre. La direction décide des mandats d’emploi du personnel, par la division du travail, et les standards d’exécution de sa tâche imposent des actions réglées d’avance, techniquement parlant. La cause des actes du personnel, si on n’y prend garde, serait donc extérieure à ses choix, c’est-à-dire sa volonté d’agir. Or, les actes du personnel sont décidés au moment de l’exécution de la tâche, et donc posés par un chacun concerné, suivant sa disposition d’esprit et l’ordre de ses préférences techniques d’accomplissement de ses mandats d’emploi. Il en est, ou du moins devrait en être, très exactement de même, en ce qui concerne les dirigeants de l’entreprise.

Pourtant, tel ne semble pas être le cas, dans une majorité d’entreprises, où les dirigeants semblent bénéficier d’un régime d’évaluation de la tâche qui les exonère de toute responsabilité individuelle ou presque. Alors que le personnel est responsable de ses actes, à l’évaluation de son rendement sur la tâche, les dirigeants sont dégagés de toute responsabilité ou presque à l’évaluation du rendement de l’activité et des affaires de l’entreprise.

Or, le personnel ne décide pas de l’activité et des affaires de l’entreprise, alors que les dirigeants dictent, par la division du travail, l’ordre des responsabilités du personnel en emploi.

C’est tout comme si « les actions » du personnel « révélaient le caractère » de celui-ci « à travers ses choix » d’exécution de la tâche assignée, alors que le contraire se justifierait au niveau des dirigeants, « à travers leurs choix » d’activité et d’affaires de l’entreprise.

Chez vous, en entreprise, « le personnel est-il plus responsable de ses choix d’actions que les dirigeants », ou est-ce que « les deux sont effectivement tout aussi responsables, et évalués comme tels, de leurs choix d’actions personnels »?