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L’unicité d’un objet de poursuite, par attachement propre, est unique à la personne concernée et non pas nécessairement unique par jugement universel

Yeoman (2014) cite Raz (2001) qui dit que : « L’unicité d’un objet de poursuite, par attachement propre, est unique à la personne concernée et non pas nécessairement unique par jugement universel ».

De fait, il pourra exister des occasions où l’on reconnaîtra une « valeur objective » aux choses, sans être capable d’en tirer une expérience pour soi. Ce qui ne signifiera pas nécessairement, que telles choses seront dénuées de sens, mais seulement inopportunes de réalisation personnelle pour soi-même.

Arneson (2000) n’estime pas que l’absence d’endossement personnel de telles choses soit une dérogation au principe de vie utile à retirer d’elles, mais simplement qu’elles ne seront pas sujettes à contribution pour soi d’avantages particuliers. Or, l’avantage particulier à retirer des choses est souvent le moteur de l’engagement à les entamer, les promouvoir et les valoriser. Ce qui contribue à un « sens de soi accru », par l’intermédiaire de choses auxquelles on s’associera pour en tirer profit.

En entreprise, on est, par division du travail interposée, forcé d’assumer une tâche unique, en ce qu’elle ne sera pas réalisée par quiconque d’autre, bien qu’elle puisse est incluse dans un flux du travail qui comprendra plusieurs personnes. Il demeure, que l’appréciation de la tâche sera particulière à chacun concerné, ce qui enclenchera son initiative à l’accomplir en fonction des voies et moyens de sa détermination propre. L’activité ou les affaires, auxquelles la tâche se rattachera, par contre, devront, en termes de résultat global d’opérations, être appréciées sur la base d’une même fin d’entreprise. On aura donc là « l’unicité d’objet » de la tâche, par les voies et moyens de son accomplissement, et « l’universalité d’objet » de l’activité et des affaires, par leur satisfaction de la fin poursuivie par l’entreprise dans son service au marché.

Ce qu’il faut regretter, le plus souvent, c’est que ce type de considérations soient entrevues et traitées par la direction de l’entreprise comme une vaine « philosophie du management ». Or, à ne pas comprendre le « sens propre du management », la direction finit par ne plus comprendre le « sens utile de l’entreprise ».

Le « sens propre du management » concerne les ressources engagées dans l’activité et les affaires, alors que le « sens utile de l’entreprise » a trait au service au client. Et, dans les deux cas, ils sont définissables par ceux et par celles qui les assumeront, soit la direction et le personnel de l’entreprise. Ce qui supposera, que pour que les deux ordres de sens concordent, que la direction et le personnel en aient un entendement non-discordant. Or, on aborde rarement, sinon jamais, dans certaines entreprises, le sens des choses. Tout est pris pour acquis, sans que rien ne soit convenu entre personne. Le résultat, c’est que la confusion des genres y existe, qui s’y amplifie au cours des ans, du défaut de réflexion sur la valeur et l’utilité des décisions et des actes propres au management et à l’entreprise.

Si la fixation sur la mesure financière des choses était moins prégnante dans l’entreprise, peut-être qu’il y aurait davantage place aux échanges d’intelligence entre chacun sur la valeur et l’utilité des choses. « L’unicité d’objet » ferait place à « l’universalité d’objet », du moins en termes de résultat d’opérations, ce qui forcerait le raccordement des « valeurs sociales » des personnes et de la « valeur économique » de l’organisation.

Chez vous, en entreprise, chacun est « attaché à la poursuite d’un objet personnel » d’intérêt, ou tous sont « attelés à la poursuite d’un objet universel » de mieux-être partagé?