L’ouverture d’esprit ne commande pas une fracture du crâne, pour se constater chez son interlocuteur. Elle est présente avant l’échange avec lui, et confirmée après celui-ci. Il y a, chez les gens, ouverture ou fermeture d’esprit. En ce sens, que les propositions qui leur sont faites trouvent preneur dans l’immédiat ou report de celles-ci.
L’entreprise à esprit ouvert est spontanée. Elle veut l’expérience proposée, même si elle n’a pas reçu de garantie de résultat avant le terme de cette première. Ce que l’entreprise dégage d’une première formulation de proposition nouvelle, c’est le potentiel d’exploration d’avenues autres d’affirmation de sa condition que celle-là lui laisse entrevoir. Ce qui est affaire autant d’imagination vive, que de perception rapide d’une application pour et par elle-même de la proposition en question. Le “spécifique” tient de sa démarche intellectuelle, en matière de développement propre, et non du détail de la proposition faite. Le “concret” relève de sa capacité de projeter dans l’espace-temps de son activité et de ses affaires les retombées possibles de toute proposition inattendue. Le tout, “sans préjugé”. Parce que l’innovation, dans l’entreprise concurrentielle, ne ressortit pas d’une garantie préalable de résultat avant l’exploration d’avenues nouvelles d’activité ou d’affaires, mais de perception de potentialité d’avantages à tirer des propositions nouvelles.
L’entreprise à esprit bloqué, elle, veut la preuve d’un résultat avant l’expérience menée. Ses objections sont d’ordre ‘général”, ses excuses de nature “abstraite” et sa décision de ne pas agir teintée de “préjugé”. Or, dans une économie “volatile”. “incertaine”, “complexe” et “ambiguë”, l’innovation exige la prise de risque avant la garantie de fin d’exercice. Une proposition d’affaires est, par essence, du moins pour qui a l’esprit ouvert (fertile), une injection d’idées inattendues. L’engagement au dépassement de soi, et des autres, dans tout marché dynamique d’activité et d’affaires, s’articule en actes et non pas en intentions. Le succès, pour le venture capitalist, vient une fois sur dix. L’échec, pour le retardé du marché, vient dix fois sur dix. De fait, le succès consiste “à faire marcher” les choses, et non pas “à trouver des failles, des excuses ou des blâmes”, face à l’inconnu de départ des choses du changement en entreprise.
L’esprit ouvert est un progressiste affirmé. Le bloqué d’esprit. un effondré sur lui-même. Bien sûr, tout le monde se veut progressiste. Le marché, lui, indique que la masse des entreprises sont de type “bloqué”. Les progressistes se démarquent par leur ouverture d’esprit au risque, et donc à l’innovation. Et le succès, en entreprise, n’est jamais issu d’une garantie préalable au changement, mais assuré par la perpétuelle quête de nouveau par cette première. Lequel, par définition, n’existe pas encore, et donc ne peut se confirmer qu’à raison de l’audace des décisions d’agir à son égard par l’esprit ouvert.
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