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Les superflus et l’efficience dans l’entreprise

Le Texier (2022) cite André Gorz (1973): “… la parcellisation et la spécialisation des tâches, la scission du travail intellectuel et manuel, la monopolisation de la science par les élites, le gigantisme des installations et la centralisation des pouvoirs qui en découle – rien de tout cela n’est nécessaire à une production efficace. Cela est nécessaire, en revanche, à la perpétuation de la domination du capital”. Le Texier cite aussi David Noble (1984): “Si l’incitation à maximiser les profits, à travers la propriété privée et les contrôles sur les processus de production, a servi historiquement les moyens du développement capitaliste, cela n’a jamais été la fin de ce développement”. Le Texier termine en citant Richard Edwards (1979): “… pour comprendre la raison de la hiérarchie entrepreneuriale et pour appréhender la transformation des processus de travail au XXe siècle, nous devons nous concentrer sur le système du profit – c’est-à-dire sur le capitalisme”.

Or, le profit ne résume pas toute l’entreprise, pas plus d’ailleurs que l’entreprise ne résume tout le capitalisme. L’entreprise a comme fin implicite la création d’un prochain client, alors que le profit demeure son moyen d’activité et d’affaires additionnelles. Par ailleurs, le capitalisme n’est pas le marché, et donc l’économie, puisqu’il renvoie au capital et non à l’activité et aux affaires qui l’activent. Qui plus est, l’objet de l’humain, au travail, n’est pas l’occupation au développement du capital versé de l’entreprise, mais la satisfaction de la demande exprimée dans le marché de la consommation par le prochain client.

Le discours de l’entreprise, centrée sur elle-même et sur son capital, comme si celui-là participait seul au rendement de l’investissement sur son activité et ses affaires, tend à distordre la réalité économique des choses, en inversant l’ordre de préséance des moyens au détriment de la fin. Ce n’est pas de capital financier que se soucie l’humain, mais de survie propre. Et donc, de confort additionnel, par le truchement de l’utilité additionnelle que peuvent lui procurer les biens et services de l’entreprise. La fin de l’entreprise, qui est au coeur du système économique, est, de ce fait, sociale, bien que l’activité et les affaires de cette première soient, elles, capitalistiques (financières).

Quoi qu’il en soit, si les entreprises comprenaient mieux le sens des choses les concernant, elles prioriseraient la création (satisfaction) du prochain client, parce que leur profit en découlera invariablement qui relèvera la valeur de leur capital versé. La poursuite de l’inverse ne se vérifie jamais, sur le moyen ou sur le long terme. La priorisation entraîne le comportement, et le bon comportement vient ultimement de la bonne priorisation.

Il y a superflus d’investissement en capital, dans l’entreprise dont l’efficience supposée sur l’activité et les affaires est imputée à la confusion des genres entre fin et moyens dès le début de ses opérations.