D’Espagnat (2015) mentionne que, beaucoup de physiciens, dont Louis de Broglie et Einstein, ont dit qu’il fallait ¨être à la fois réaliste et pleinement limpide sur le plan conceptuel”.
En management, comme en d’autres sciences sociales, les gains ne sont jamais permanents. Ce qui fausse la perspective, c’est que les mesures auxquelles on recourt, pour les exprimer, sont, elles, de même nature et de même portée. Mais 10 % de gain sur le résultat, imputable aux fluctuations de l’économie, et 10 % % de gain sur la rétention du client, ne sont pas une seule et même chose. L’économie va continuer de connaître des hauts et des bas, et la rétention du client suivre la courbe de progression de l’offre alternative dans le marché. Tout est sujet à changement, dans un système ouvert aux préférences des autres.
Il en est de même, en gouvernance et en gérance d’entreprise. Les gains d’engagement au travail, obtenus grâce aux dispositifs d’incitation à la tâche adoptés hier, ne seront pas nécessairement suffisants, demain, pour justifier d’un même degré d’intéressement de la part du personnel. Et les gains dénotés pourront, qui plus est, être différents, suivant les variables d’appréciation du contexte du travail et des conditions générales d’exécution de la tâche par ledit personnel. Il faut savoir, que l’humain, en instance d’actualisation de soi, dans son milieu du travail, doit se dépasser, pour se réaliser davantage. Ce qui supposera, que le contexte et les conditions d’hier devront être améliorés, demain, pour qu’il en soit ainsi.
Or, l’attention de la direction de l’entreprise n’est généralement pas vouée aux personnes, et à leurs attentes, mais à la tâche, et à son résultat. C’est tout comme si le résultat à la tâche dépendait de mesures budgétaires, voire technologiques, en premier, et non pas de mécanismes sociaux d’intéressent au travail d’abord. Le résultat sur les opérations n’est jamais automatique; il grandit au rythme de la satisfaction, de la motivation et de l’engagement du personnel à l’atteindre. Et l’atteindre commande d’abord vouloir s’accomplir soi-même, au mieux de son potentiel, si ledit résultat sur les opérations doit être chaque fois supérieur.
Pour que les gains soient “permanents”, il faut qu’ils soient “changeants”. De fait, rien ne vaut de répéter un niveau de résultat, si, de manière relative, celui-ci fait régresser l’entreprise au chapitre de son rendement sur l’activité et les affaires. En somme, si 10 % d’augmentation sur le résultat hier et 10 % demain sur ce résultat font une accumulation donnée, il n’y aura pas gain pour l’entreprise concernée sur la concurrence, elle, aura enregistré 10 % et 20 % successivement. Il faut savoir qualifier le gain, et non pas uniquement le quantifier. Ce que nombre d’entreprises ne font jamais.
Ce qui est “pleinement limpide”, dans le cas des entreprises en “perte de gains”, c’est qu’elles ne sont pas “réalistes”. Sur le plan conceptuel, il leur manque de lucidité opérationnelle.
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