Mordue (2021) fait mention de la recherche de Pieterse et al. (2019), en indiquant que certaines personnes sont “orientées-apprentissage” et que d’autres sont “orientées-performance”. Les premières sont motivées à mieux comprendre leur tâche, en vue d’augmenter leurs habiletés à en disposer utilement. Les secondes veulent prouver aux autres qu’elles sont meilleurs qu’elles, en les surclassant au chapitre du rendu de leurs activité et affaires, et donc en résultat financier d’exercice. Le profit accru de l’entreprise finira bien par les rejoindre, en ce que les personnes concernées en retireront un supplément de rémunération par bonus ou autre formule interposée. En somme, on a là les deux extrêmes de la motivation au travail, celle imputée aux facteurs intrinsèques et celle dérivée des facteurs extrinsèques de l’environnement d’emploi.
Présenté autrement, l’argument veut que les premières soient plus enclines à optimiser le service au client, et, en cela, à accomplir, dans la logique des choses, la fin de leur entreprise. Quant aux secondes, elles sont dédiées au service de l’actionnaire, en ce qu’elles fixent leur attention sur les voies et les moyens de rentabilisation de l’activité et des affaires, au détriment du service premier au client. Bien sûr, un client aura été servi, sans quoi l’entreprise finira par déposer son bilan. Mais tout est dans l’approche retenue, pour répondre à la demande. Si l’avantage du service au marché est au client d’abord, le comportement de l’entreprise sera différent de celle dont ledit service au marché sera avant tout profitable à l’actionnaire. La priorisation des objectifs, en entreprise comme ailleurs, commande l’ajustement des comportements de l’humain suivant leur déclinaison. Avantager le client en premier n’est pas la même chose que l’avantager en dernier. Et ce sont les choix de comportement à son égard, par l’entreprise, qui feront la différence. Une différence, encore une fois, impulsée par l’ordre des priorités dans l’entreprise concernée.
Au total, on peut dire qu’il existe deux grands types d’entreprise, comme il existera deux grandes familles de personnes en matière de comportement face au marché. Les entreprises dédiées au client, et les entreprises dédiés à l’actionnaire. Ce qu’il faut savoir, à cet égard, c’est que les premières peuvent accomplir leur mission de manière optimale, et non pas les secondes. De fait, les comportements des acteurs des premières, à l’activité et aux affaires, peuvent se suivre, de fin à moyens, sans conflit aucun, alors que l’inverse, chez les secondes, ne peut permettre de remonter le sens naturel des choses de moyens à fin. Reste à savoir, si les “orientées-profit” sont capables de faire la distinction?