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Les approches entrepreneuriales

Harari (2018), en parlant d’idéologies, fait allusion au drame que représente la linéarité des choses sur laquelle elles reposent, où tout commence pour elles par un début défini (situé), se poursuit par un milieu limité (pas trop long) et se termine en une fin certaine (définitive).

En management, et donc en organisation, on peut, de même, penser qu’il existe une approche entrepreneuriale de type linéaire, où tout suit, dans l’ordre, la séquence précitée d’apparition des phases de développement des modes, méthodes et pratiques de l’activité et des affaires. Tout est plus ou moins fixé d’avance, et les sursauts de déroulement des affaires sont, en tout et pour tout, aussi impensables qu’inqualifiables. Rien n’est censé se produire, qui fera déroger le cours attendu de l’évolution de l’organisation visée. Ce qui a pour conséquence, que la gestion, dans ce cadre idéologique (paradigmatique), a l’allure d’une répétition de décisions et d’actes. Ce qui explique, que les entreprises qui s’en nourrissent pensent, agissent et évaluent leur utilité, dans le marché, en fonction de ce qui se présume depuis le passé de leur activité plutôt que de ce qui pourrait être imaginé sur l’avenir de leur potentiel.

A contrario, il existe une approche moins conventionnelle, partant plus audacieuse, que l’on peut qualifier de circulaire. Le début de l’idéologie qui la fonde est, comme tel, inconnu, c’est-à-dire qu’il ne peut aisément être imputé à une idée particulière, mais au croisement de notions multiples qui auront évolué dans le temps. Le milieu et la fin de telle approche entrepreneuriale sont, respectivement, insituable et impossible, en ce sens que cette première est en constante boucle de récursion sur elle-même. Non pas qu’elle s’enlise ce faisant, mais qu’elle se renforce par retour sur elle-même, pour ajouter en profondeur à certaines dimensions d’utilité de l’entreprise qui la privilégie comme voie et moyen de service à qualité supérieure au marché qu’elle sert.

L’approche linéaire est le lot de 91 % des entreprises, alors que l’approche circulaire l’est du 9 % restant, soit les entreprises comprises dans le premier décile de leur secteur d’activité propre. Ces dernières sont l’avenir de l’innovation dans leur secteur d’activité, parce que leur approche entrepreneuriale est fondée sur le risque compensé par l’expérience de l’essai et de l’erreur. De fait, nulle entreprise ne peut avancer en accomplissement utile pour le marché qu’elle sert, partant en résultat d’évolution pratique pour les clients qui s’y trouvent, si elle n’a pas d’abord expérimenté. Ce qui ne peut se faire, sans avoir déduit de son expérience l’expertise requise, grâce aux croissement des idées, à l’émergence de concepts nouveaux de gestion de l’activité et des affaires devant ajouter à son utilité.

“Tout le monde veut aller au ciel, mais personne ne veut mourir”. En management, donc en entreprise, tout le monde se veut utile, mais personne ne veut changer d’idée pour autant.