Marques (2021) cite Dik, Byrne et Steger (2013), Wrzesniewski, Dutton et Debebe (2003) de même que Hall, Feldman et Kim (2005), chez qui il retrouve ce qui suit: “Le sens du travail tient de l’interprétation individuelle de ce que signifie le travail pour la personne. Ce sens est basé sur quatre besoins: 1) de l’objet, suivant les objectifs subjectifs de la réalisation de la personne; 2) d’efficience, soit la conscience de l’apport différencié de la personne à la société; 3) de valeurs, par lesquelles la personne estime justifier son apport aux autres; 4) de réalisation, pour asseoir sa confiance en soi face à la position occupée par la personne dans son espace social d’insertion.” Notons, que le travail, porteur de sens, a pour effet positif sur la personne l’élévation du concept de soi, ce qui entraîne un mieux-être plus et mieux senti (Locke et Taylor, 1990). Et ce type de travail suscite la motivation à la tâche de la personne. Bien sûr, encore faut-il, que la personne soit en résonnance avec elle-même, au chapitre des valeurs qu’elle portera réellement, ce qui s’appelle l’authenticité de soi (Rogers, 1965). Le “travail à sens” avéré pour la personne, par contexte et par conditions d’emploi interposés, devrait être la mesure fondamentale de l’engagement en entreprise. Ce qui serait sans doute une meilleure hypothèse d’assurance de bonheur au travail (Haidt, 2006), que la prétention des dirigeants d’entreprise à l’effet que le bonheur de chacun découle du succès de leurs politiques de gestion de l’activité et des affaires.
J’ai regroupé les quatre besoins précités en deux familles. L’axe “personnel”, pour l’objet et la réalisation de soi. L’axe “organisationnel”, pour les valeurs et l’efficience au travail. L’axe vertical renvoie au mérite de l’apport de la personne à son propre confort moral dans l’entreprise, par les dispositions qu’elle prendra elle-même pour mieux se situer par rapport à ce qu’elle définira par “sens du travail”. L’axe horizontal, lui, ressortit davantage de ce que le milieu comme tel apportera à la personne, comme facteurs d’actualisation de soi. L’humain étant un être social, qui vibre aux sensations sur lui de son environnement, la personne au travail aura besoin de se raccorder à des valeurs d’organisation qui stimuleront sont intérêt à se dépasser par l’engagement à la tâche. En somme, le “sens du travail”, pour qui est assigné à tâche en entreprise, dépend à la fois du cadre courant de réalisation propre de la personne et des valeurs que celui-ci entraînera pour l’actualisation de celle-là.
Si l’entreprise mesurait un contexte et des conditions d’être au travail, sans doute qu’elle en tirerait plus d’engagement à la tâche de la part de son personnel que ne le lui permettent les indicateurs multiples de jauge technique de la performance de son monde. Mais voilà, l’entreprise, en fait ses dirigeants, pour ce faire, devrait d’abord apprendre à être humaine elle-même.