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Le sens du changement

Auguste Comte (1834), traitant du “service de l’intelligence envers la sociabilité”, qui, selon lui, “ne se borne pas à lui faire connaître l’économie naturelle dont elle doit accepter l’inévitable empire”, affirme “qu’il faut y joindre l’exacte appréciation des diverses limites de variations propres à cet ordre extérieur”. Il ajoute que “sans s’occuper d’une lutte quelconque, on conservera désormais un tel examen comme destiné à mieux poser l’ensemble de la question humaine”. Il termine par ces mots: “le perfectionnement suppose d’abord l’imperfection”.

En entreprise, il faut connaître l’économie du changement. Managérial, avant le technologique ou le stratégique. Puisque l’entreprise est une organisation humaine, et que l’humain est imparfait par nature, le perfectionnement de son management doit, dans les faits, supposer l’imperfection de ses arrangements. Ce que ne constate pas les modes, méthodes et pratiques de gestion de son activité et de ses affaires, qui demeurent constants de phase en phase d’évolution de son marché. Pire, les indicateurs de mesure de son efficience, résultat d’exercice comme performance sur cycle de vie entier, y sont généralement inchangés, des décennies durant ou presque. Or, la recherche enseigne, clairement, qu’il faut adopter des stratégies de positionnement-marché changeantes lorsque l’économie change, et adapter ses structures de réponse à la demande en conséquence.

Le perfectionnement suppose d’abord l’imperfection, en management interne comme en dispositifs externes d’entreprise. Les mêmes personnes et les mêmes modes, méthodes et pratiques de gestion ne peuvent donner lieu à des produits sensiblement différents, parce que ces derniers supposent le changement des premiers. Einstein avait raison de clamer que “on ne peut pas résoudre un problème avec le même mode de pensée que celui qui a créé le problème”. Or, l’existence d’un même cadre de référence (philosophie de gestion), par le maintien en poste des mêmes personnes, finit, effectivement, par engendrer le même genre de pensée et donc un même régime de problèmes dans l’entreprise-type (91%). Celle-ci n’invente rien (disruption), bien qu’elle prétende innover (incrémental). Elle manque de savoir-être culturel différencié, ce qui atteint à sa capacité de savoir-faire technique, et s’ensuit une léthargie stratégique au chapitre de son savoir-changer.

On devrait pouvoir plus facilement observer une “scala intellectus” à la Francis Bacon, dans toute entreprise digne de ce nom (l’entreprise est une activité, partant une organisation en mouvement, et donc en progression sur son changement d’état). De sorte que “l’on puisse (y) dénoter un passage de niveau dans la progression du savoir en voie d’accomplissement” en son sein. Et le savoir utile, en entreprise, est celui qui, par le biais de l’activité de celle-ci, lui permettra de se dépasser et plus encore de dépasser ses concurrentes de marché, pour satisfaire sa mission implicite de service optimal au client.

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