Harari (2018) rappelle que, “En soi, l’univers est uniquement un amas d’atomes sans signification. Rien n’y est par inhérence beau, sacré, sexy; les sentiments humains le rendent tel”. ” (Nous générerons) du sens par nos sentiments, nos pensées, nos désirs et notre imagination”. En somme, les choses ne sont jamais que ce nous en interprétons, que ce que nous voulons qu’elles soient, pour être nous-mêmes plus heureux face à elles.
En entreprise, et donc en management, rien n’est, pas essence, logique, pratique et efficient. Tout y est matière à considération par l’observateur, qui veut y retrouver l’objet d’une satisfaction qualifiée. De fait, les choses sont définies en fonction de la valeur que nous leur imputons, ou de l’insignifiance que nous leur attribuons. Ce qui suppose, que nous soyons constamment en mode jugement sur notre environnement propre. Et nos appréciations des choses dépendent souvent de l’influence des autres sur nous-mêmes. Ce qui fait, qu’une culture s’installe, dans l’espace-temps du travail, qui nous fait voir notre monde de telle ou telle manière. Souventefois, la direction et le personnel, par effet de concentration d’intérêts, vont avoir des évaluations opposées des mêmes situations ou personnes. On pourra parler de sous-cultures organisationnelles, en l’instance. Il demeure, que ces courants d’influences vont agir, consciemment ou inconsciemment, sur le comportement des acteurs concernés.
Or, la raison d’être (mission) de l’entreprise demeurera, elle, une et unique, pour l’ensemble des acteurs que comprendra cette dernière. Ce qui supposera, en termes d’économie de régime d’action, que la gestion du risque, de l’effort et des retombées devrait s’y aborder non par l’appréciation opposée des choses mais par la conciliation des interprétations des intérêts de chacun. Le problème, le plus souvent, c’est que tout y est appréhendé en mesures financières. Pourtant, la logique économique, du régime d’action qu’est l’entreprise, devrait commander que tout y soit ressenti, traité et évalué en termes de convergence de finalité de service au marché. Aussi, l’ensemble des voies et moyens, inhérents à un service optimal au marché, devraient susciter des sentiments universellement partagés par les acteurs-preneurs directs à l’activité et aux affaires de l’entreprise.
Or, il manque de sens du “qui’ et du “pourquoi” dans l’entreprise, pour que le sens du “comment” des choses y découle d’un sens du service optimal au marché. L’entreprise ne sert pas une fin tournée vers l’autre; elle avantage des moyens tournés vers elle. Ce qui fait, que la “culture du profit” s’y substitue à la “culture du service”. Et ce qui y est alors reconnu comme “beau, sacré, sexy” n’a pas le “sens du service” mais “le sens de l’intérêt”.