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Le sens de qui ou le sens de quoi

Klein (2005), parlant de Schrödinger, dit de celui-ci, grand amoureux de femmes multiples, que “son cœur, comme son esprit, (était) capable de se mettre en état de superposition: il (pouvait) aimer plusieurs femmes à la fois, sans se sentir partagé, divisé”.

En entreprise, on voudrait souvent qu’il en fut ainsi, que la direction et la supervision puissent aimer plusieurs employés à la fois, sans se sentir partagées, divisées. Or, il semble que l’une et l’autre soient plus confortables, le plus souvent, entre elles comme l’une et l’autre avec elle-même. Le personnel se sent, lui, abandonné, déconsidéré. Pourtant, le personnel est la seule courroie de transmission non pas des directives venant d’en haut, mais de la demande provenant de l’extérieur de l’entreprise. Le personnel, comme l’a indiqué Michael E Porter (1981), est la fonction fondamentale dans l’entreprise, alors que la direction et la supervision sont les fonctions de support au personnel (auteur de la production – “all is in the execution”, diront Charan et Bossidy, 2002).

Le cœur doit y être, pour que l’esprit fonctionne. Le cœur de l’entreprise, c’est, à ne pas s’y méprendre, le personnel qui l’incarne. L’esprit, c’est la hiérarchie qui la représente. Or, si l’activité doit aboutir en rendement positif pour l’entreprise, et en lien direct avec les objectifs de sa réalisation, il doit y avoir concordance d’efforts (alignement) ente le personnel d’une part et la direction et la supervision d’autre part. Ce que la culture organisationnelle permet, dès lors que l’ordre des besoins et attentes des uns et des autres est satisfait, dans la séquence logique de l’exécution de l’activité. Ce qui suppose, que l’on saura faire une nette distinction entre la planification et l’exécution, puisque le résultat n’est pas à confondre avec l’intention. Or, la direction et la supervision sont “d’intention”, alors que le personnel est “d’action”.

Le tort, dans le cénacle de la direction-supervision d’entreprise, c’est d’imaginer que l’on soit plus indispensable à diriger qu’à exécuter.