Mordue (2021) résume la pensée de Van Der Kolk (2014) en matière de recouvrement sur trauma de la part de l’humain: “le processus concerne la réappropriation de son esprit et de son corps, lesquels aident à la récupération du contrôle de soi”. Le trauma est une blessure locale produite par un agent extérieur. Qui peut se traduire par une émotion violente, qui influera sur la personnalité du sujet et qui entraînera possiblement des troubles durables. Ce qui affectera la personne et son entourage par la suite, s’il n’y a pas enclenchement d’un processus re rattrapage, par la récupération de soi, par le sujet concerné.
En entreprise, il arrive, plus fréquemment qu’on ne l’imagine, qu’une situation se détériore au point de résulter en trauma subi par plusieurs concurremment. On en voudra pour preuve la dégradation des rapports entre la direction et le personnel, faute pour la première d’avoir pris conscience de l’importance pour le second, au fil du temps, d’améliorer toujours plus son cadre de réalisation, comme apporteur indispensable de résultat sur les opérations. Un cadre de réalisation qui se déclinera en culture organisationnelle et en climat du travail. L’humain, en emploi, veut s’accomplir, en mettant en valeur son talent propre. De fait, l’actualisation de soi, que cela implique, suppose le dépassement de soi, et donc l’exercice optimal de son talent particulier. Ce qui ne peut advenir, que dans un contexte et dans des conditions propices à pareille réalisation de son talent.
Et pour que le corps et que l’esprit participent d’une même potentialité d’expression optimale du talent de la personne, en instance de tâche, l’entreprise, par le biais de sa direction, devra agir sur le contexte et sur les conditions continument. De fait, comme l’a donné à entendre Maslow, dès qu’un niveau aura été satisfait, il faudra passer au niveau supérieur dans la “hiérarchie” des besoins de l’humain. Ce que ne cherchent pas nécessairement à faire les dirigeants d’entreprise, affairés qu’ils sont à “produire du résultat financier” plus qu’à “générer du confort humain” au bénéfice du personnel au travail. Or, le résultat sur les opérations ne dépend jamais que de l’engagement du personnel à le rendre, ce qui imposera, pour qu’Il s’élève au fil des ans, un contexte et des conditions nettement améliorés sur l’état précédent des choses dans l’entreprise.
Il y a trop de dissociation entre le “corps” et “l’esprit” dans l’entreprise, pour que le management de son activité et de ses affaires donne du résultat optimal sur la mission de cette dernière. Une mission qui se confirmera par la création du prochain client, sans doute, mais par l’intervention inévitable du personnel. En somme, l’entreprise, qui veut tout mettre sur le résultat de son activité, oublie que celui-ci dépend au premier chef de ce qu’elle aura mis sur l’engagement de ceux et de celles qui en seront au final de son exercice les vrais responsables, soit les membres de son personnel.