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Le désirable moteur en management d’entreprise

Klein (2005) rappelle, que l’on doit à Aristote cette remarque “Car le désirable est moteur et, si la pensée est à son tour motrice, c’est parce qu’elle trouve le principe de son mouvement dans le désirable”.

Si l’on fait une application de cet aphorisme en management, partant en entreprise, on en déduira, que l’activité que cette dernière gèrera, au profit de qui elle servira au terme de sa mission implicite (sa raison d’être), devrait trouver son utilité (sa désirabilité) dans un principe de mouvement (le service en réponse aux besoins et attentes du demandeur de marché qu’est le consommateur-client). Et l’ensemble de cette chaîne d’action-réaction devrait trouver sa logique d’utilité sociale et économique dans une pensée motrice, laquelle devrait s’exprimer en termes de mieux-être présidant au mieux-avoir du bénéficiaire du service de l’entreprise, soit le client-demandeur-consommateur.

Le problème, dans la majorité des entreprises, c’est que le management n’est pas envisagé sous le rapport d’une désirabilité sociale d’abord, mais sous celui de la nécessité économique de se servir soi-même au détriment de la logique du système de rapports que suppose l’existence même de l’entreprise en instance de management de son activité propre. En d’autres termes, le management des ressources de l’entreprise se fait, d’ordinaire, à l’avantage premier de sa condition, par quête effrénée de profit interposée, quand, par destination, il devrait d’abord servir les autres, pour que ceux-ci l’avantagent à leur tour. Il ne s’agit pas là d’une tautologie, mais d’un rappel à l’effet que la fin et les moyens doivent suivre un ordre de déroulement, qui, lorsqu’il est inversé, tend à non seulement confondre les notions de la logique de base dans l’organisation sociale et économique des choses de l’entreprise, mais à résulter en tout autre chose que ce qui normalement devrait survenir après management de l’activité de l’entreprise.

La priorité des choses fixe l’ordre des interventions, dans l’entreprise, partant la séquence des résultats qui en découlent. Le profit d’abord signifie que l’entreprise existe pour elle-même (fin), et que son service (moyen) au marché est secondaire. Or, c’est très exactement dans le sens contraire, que doit s’inscrire la désirabilité motrice du management, et donc de l’entreprise comme instrument de réponse à un besoin d’autres humains à satisfaire. Le client est la fin, le service le moyen, comme le profit est la conséquence de l’activité et non pas sa cause. Si la pensée motrice des dirigeants “regardait” autrement la désirabilité du service de l’entreprise, ceux-ci satisferaient le personnel dont le mandat implicite est de satisfaire le client. Mais voilà, le moteur n’a de “désirabilité” que pour lui-même. Et donc les dirigeants s’estiment être le principe du mouvement de l’entreprise, et font en sorte que son activité soit de “profit” plutôt que de “service”.