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Le danger public de l’heure

Le danger public de l’heure

Dans mon livre sur La confiance dans l’entreprise : Ou l’agir ensemble gagnant, on retrouve ce passage :

L’homme d’un seul livre[i], comme celui d’une seule idée[ii], est un danger public.

De fait, l’homme ne peut devenir l’homme, a dit Kant, que par l’éducation[iii].

Or, le risque de devenir l’homme unidimensionnel[iv] de son temps est d’autant plus grand de nos jours, que la génération montante lit de moins en moins[v].

Et les gens de pensée unique[vi], et donc de références limitées, ne sont pas des sources recommandables d’inspiration, partant d’innovation, en entreprise concurrentielle.

Le « groupthink »[vii], cette forme de consensus malsain[viii], qui empeste l’atmosphère de réflexion dans l’entreprise-type[ix], notamment au niveau de sa direction, prend de la vigueur. Ce qui fait craindre l’enlisement des idées, dans le ravin du profit vite fait.

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[i] Homo unius libri (“(a) man of one book”) is a Latin phrase attributed to Thomas Aquinas in a literary tradition going back to at least the 17th century, bishop Jeremy Taylor (1613–1667) being the earliest known writer in English to have done so. Saint Thomas Aquinas is reputed to have employed the phrase “hominem unius libri timeo” (meaning “I fear the man of a single book”). https://en.wikipedia.org/wiki/Homo_unius_libri

[ii] « Un philosophe digne de ce nom n’a jamais dit qu’une seule chose : encore at -il plutôt cherché à la dire qu’il ne l’a dite véritablement ». Cette formule célèbre de Bergson dans sa conférence au congrès de philosophie de Bologne en 1911, fait-elle de Meyerson « un philosophe digne de ce nom » ? https://hal-paris1.archives-ouvertes.fr/hal-01496888v1

[iii] Kant, E., (1724-1804) https://www.cyberprofs.com/reponses-et-corrections/philosophie/devoir20031102213410/sujet.html

[iv] One-Dimensional Man: Studies in the Ideology of Advanced Industrial Society is a 1964 book by the philosopher Herbert Marcuse, in which the author offers a wide-ranging critique of both contemporary capitalism and the Communist society of the Soviet Union, documenting the parallel rise of new forms of social repression in both these societies, as well as the decline of revolutionary potential in the West. He argues that “advanced industrial society” created false needs, which integrated individuals into the existing system of production and consumption via mass media, advertising, industrial management, and contemporary modes of thought. https://en.wikipedia.org/wiki/One-Dimensional_Man

[v] Bauerlein, M., (2009),The Dumbest Generation: How the Digital Age Stupefies Young Americans and Jeopardizes Our Future(Or, Don ‘t Trust Anyone Under 30, TarcherPerigee.

[vi] Kahn, J-F., (1995), LA PENSÉE UNIQUE, Fayard.  —  Quand l’essentiel n’est plus distingué de l’accessoire, quand les projets intellectuels de haute volée se heurtent à la puissante inertie de la médiocrité ambiante et des petits desseins, quand l’uniformisation s’installe dans les goûts, les idées, dans la vie quotidienne, dans la conception même de l’existence, alors la pensée unique domine. Hagège, C., (2013), CONTRE LA PENSÉE UNIQUE, Odile Jacob.

[vii] Janis, I.L., (1982), Groupthink: Psychological Studies of Policy Decisions and Fiascoes, Wadsworth Publishing.

[viii] Le béni-oui-oui n’a jamais fait progresser l’entreprise. Il a, par contre, fait progresser la carrière de plusieurs.

[ix] Le problème avec l’entreprise qui s’autoévalue, c’est qu’elle se place parmi les chefs de file de son secteur d’activité. Or, la distribution normale, en statistique de la concurrence, démontre que 91 % ne font rien de mieux que les autres (la moyenne) (2 + 7 + 16 + 25 + 25 + 16 + 7 + 2 = 100 %) (et donc, très nettement, 91 % ne sont pas des leaders de marché).