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Le besoin de savoir futur

Harari (2018) signale que l’école ne doit pas sous-estimer, pour l’avenir, l’importance des habiletés techniques et mettre l’emphase sur les habiletés générales de la personne en contexte de vie sociale. Pour faire en sorte que cette dernière puisse composer utilement avec le changement, et améliorant sa capacité propre d’apprentissage de savoirs nouveaux tout en conservant l’équilibre requis pour maintenir des rapports sains avec son environnement familial et professionnel.

En somme, le bagage intellectuel de l’humain de demain comprendra, pour l’essentiel, deux volets: 1) le technique; 2) le social. Dans le premier on retrouvera les compétences techniques, celles permettant d’exécuter une tâche utile aux autres et à soi-même, l’expérience accumulé des choses et de situations et contextes de même que l’expertise fondant sa capacité d’apport au mieux-être de la société dans son ensemble. Dans le deuxième, on rencontrera, comme ne parallèle, les comportements de la personne comme facteurs de socialisation, les communications comme instruments de renforcement des relations sociales face à son environnement immédiat et lointain de même que l’ouverture d’esprit donnant prise aux changements fréquents des choses, des personnes et des situations à vivre.

Ce que, virtuellement, l’intelligence artificielle provoquera, et tout ce qui en découle de près ou de loin, dans l’univers de l’humain c’est le remplacement accéléré de l’ensemble des structures matérielles de l’expression de soi et de ses besoins et attentes d’ordre cognitif au profit d’un vaste nuage de données et de bits. Le monde s’exprimera davantage en éléments dématérialisés d’information, bien que la dimension physique de soi, comme personne, demeurera éternellement présente, du moins tant et aussi longtemps que nous ne serons pas devenu de purs esprits avant d’avoir été des transgenres mécaniques (transhumains).

Or, dans l’ordre courant des préoccupations sociales largement discutées, parce que partagées plus globalement, on ne retrouve que fort rarement un nombre impressionnant de gens s’interrogeant sur ces dimensions de l’évolution de notre condition comme humains. Pourtant, on est plongé dans une mer de technologies montantes, qui, toutes ou presque, donnent dans le sens de cette évolution imparable des choses et des conditions de vie future de l’humain. L’objet de nos échanges sociaux portent, le plus souvent et donc quasi exclusivement, sur des facteurs rapprochés d’intérêt personnel, alors que ce qui se joue, au total, c’est le genre dont on fait partie.

C’est à se demander, sérieusement, si nous tenons réellement à continuer d’être, comme humains, ou si nous sommes tellement intéressés par nos personnes, prises individuellement, que nous courrons, tous autant que nous sommes, à la catastrophe de l’espèce dont on voudrait, semble-t-il, oublier qu’elle est potentiellement menacée par son manque de perspective d’évolution propre.