Dans mon livre sur La confiance dans l’entreprise : Ou l’agir ensemble gagnant, on retrouve ce passage :
Pour résumer la pensée de Sonya Hamlin[i], on dira qu’il est deux approches possibles aux contenus d’échanges entre les personnes :
a) l’approche « hot »;
b) l’approche « cold »[ii].
L’approche « hot » se décline en termes de rapprochement des personnes. On parle alors de chaleur, d’honnêteté, de familiarité, d’engagement, d’intéressement, de savoir, d’organisation, de créativité, de confiance, d’inspiration, d’ouverture, d’authenticité, d’informel, de plaisir. Comme on parle d’animation, d’ardeur, d’effervescence, d’enthousiasme, d’entrain, d’exaltation, de fièvre, de passion, de véhémence, de vivacité, mais aussi de franchise, d’intégrité, de probité, de loyauté, de fidélité, de vertu, de morale, de bonté, de beauté, de liberté, de solidarité, de fraternité, d’attachement, de véracité, d’intention, de respect, de partage, de flexibilité, d’adaptabilité, d’agilité, d’inventivité, d’innovation, d’inspiration, d’exemplarité, de joie et de satisfaction.
L’approche « cold », elle, se résume en termes de distance, d’absence, de séparation, de division. On parle alors de pompeux, ampoulé, déclaratoire, imposant, emphatique, ronflant, sentencieux, suffisant. Mais aussi de vague, d’imprécis, d’indéfinissable, d’incertain, d’obscur, d’insignifiant, comme de compliqué, de difficile, d’entortillé, d’embrouillé, d’embarrassé, de paternaliste, de formel, de monotone, de fermé, de sélectif, d’exclusif, de réservé.
Or, l’objet de la communication, en entreprise, est d’apporter un complément d’information utile à la personne à qui on la destine. Plus le contenu sera rébarbatif, moins elle ne retiendra l’attention requise pour emporter l’adhésion recherchée au regard du propos qu’elle véhiculera.
Plus le message sera empreint d’émotions partagées, partant de chaleur humaine, entre les vis-à-vis concernés, plus il avivera l’intérêt et plus il assurera l’acquiescement de l’auditeur[iii].
L’entreprise ne communique pas pour occuper son temps d’action, mais pour remplir sa mission-marché. Une mission, qu’on a souvent le tort de traduire en statistiques financières, alors qu’elle ne s’explique que par l’histoire de l’entreprise qu’elle illustre.
Le « storytelling »[iv], en entreprise, n’est pas à confondre avec l’image plaquée (préfabriquée) que compose de cette dernière son service des relations publiques[v]. C’est l’identité propre de l’entreprise, en termes adaptés à l’auditoire, sans intention de le leurrer pour s’avantager au passage. Une identité d’entreprise, en somme, à laquelle est associé l’auditeur visé. D’où les valeurs d’humanité précitées, les positives, parce que « hot », dans la communication qui lui sera adressée[vi].
D’ailleurs, les faits que telle communication contiendra, et qu’exprimera le « storytelling » qu’elle constituera pour l’auditeur visé, seront 40 fois plus sûrs d’être remémorés par lui ultérieurement, si le message l’inclus comme personne[vii].
Henry Ford disait : « Se rassembler est un début; demeurer ensemble est un progrès; travailler de concert est un succès »[viii]. En d’autres mots, l’entreprise, qui réussit mieux en activité et en affaires, incorpore ses parties prenantes à son discours, lequel raconte leur histoire de valeurs en partage.
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Vous pourriez y découvrir matière utile au changement de perception en matière de management et d’entreprise.
[i] http://sonyahamlin.com/content/author.asp
[ii] Hamlin, S., (2006), How to Talk So People Listen: Connecting in Today’s Workplace, HarperBusiness.
[iii] Dale Carnagie disait: « Il y a toujours trois discours dans chacun de ceux qui vous avec faits : celui que vous avez pratiqué, celui que vous avez livré et celui que vous auriez aimé faire ». https://www.brainyquote.com/quotes/dale_carnegie_393560
[iv] Storytelling describes the social and cultural activity of sharing stories, sometimes with improvisation, theatrics, or embellishment. Every culture has its own stories or narratives, which are shared as a means of entertainment, education, cultural preservation or instilling moral values. https://en.wikipedia.org/wiki/Storytelling ;
[v] Le redresseur d’image dans ou pour le compte de l’entreprise, que la vérité des faits n’embarasse aucunement.
[vi] La communication qui connecte est celle qui suscite chez l’auditeur le « ha ha », soit le moment d’émotion qui change tout de la couleur du contenu livré et marque la mémoire humaine à jamais ou presque. Smith, P., (2012), Lead with a Story, A Guide to Crafting Business Naratives That Captivate, Convince, and Inspire, Amacon, p. 38.
[vii] Maxwell, R., et Dickman, R., (2007), The Elements of Persuasion : Use Storytelling to Pitch Better, Sell Faster & Win More Business, HarperCollins.