You are currently viewing Définir le leader

Définir le leader

Le Tixier (2022) rappelle que Douglas McGregor (1969) estimait que les managers (qu’on appelle à tort “leaders” – influence de l’anglais) “doivent fusionner les aspirations individuelles des employés et les finalités propres des entreprises qui les salarient”. Tom Peters et Robert Waterman (1982) définissaient le leader comme celui qui “élève”, “mobilise”, “inspire”, “exalte”, “exhorte”, voire ‘évangélise”.

“Le leader a l’apparence du modèle, la personnalité de celui ou de celle que l’on veut suivre, imiter ou personnifier, parce qu’on lui attribue un certain charisme, une certaine stature ou une qualité d’être à laquelle on attache de l’importance dans son propre cheminement personnel ou professionnel. Le leader agit sur les gens par ses attitudes, ses aptitudes et ses réalisations. De fait, l’objet du leadership consiste à influencer les autres, sans nécessairement chercher à les subjuguer pour autant. Le leadership est à la mesure de qui l’exerce, suivant le résultat obtenu par celui ou celle qui agit à cet effet sur les autres. Cela dit, le leadership n’est pas un acquis de naissance; il s’acquiert au fil des circonstances et au gré des événements, et il dépend très largement des environnements où il est susceptible d’être exercé.” (Mieux définir le management: Pour mieux comprendre l’entreprise, Tardif, 2018)

Chose certaine, le leader ne renvoie pas au rang de la personne, non plus qu’à son poste, si le mot “leadership” doit retenir un sens en termes d’influence sur les autres.

Le leader ne doit pas être confondu avec le “boss”. Il n’ordonne pas, à moins d’être un supérieur de rang dans avant toute chose. Il a tout avantage à devenir un “guide”, soit un référent d’inspiration morale pour les autres. S’il est fortement inspirant, plutôt que lourdement imposant, il sera, par sa condition morale, ses valeurs de partage et ses engagements professionnels, un véritable ‘catalyseur” d’énergies dans l’entreprise où il accomplira sa fonction. Ce qui ne suppose pas que son rôle, son rang ou sa fonction, soit de “pousser sur le résultat à la tâche” des autres, mais d’être l’exemple auprès d’eux. Parce qu’Il saura exécuter ses mandats d’emploi de manière exceptionnellement responsable. Et la responsabilité, en la matière, consiste à exécuter tels mandats de façon optimale. Or, comme l’activité et les affaires sont de flux et non de stock, cela suggère, que son comportement influera sur les autres, de sorte que le résultat des opérations, grâce à ses engagements propres, entraînera tout autant le succès de l’entreprise que l’actualisation de ceux de son entourage.

Le vrai leader est celui qui ‘inspire”, beaucoup plus que celui qui “élève”, ou pire encore “évangélise”, son entourage. Le langage du management, pour répondre aux fins de l’entreprise, n’a pas à crouler sous l’empire des “inspirations américaines”. Le management, pas plus que le leadership, est affaire de congrégation en mal d’imposition de ses préceptes bibliques sur les autres.