You are currently viewing De nombreuses preuves démontrent que l’anxiété est responsable du déclin de l’engagement au travail, et que cela a un impact sur la performance de l’entreprise

De nombreuses preuves démontrent que l’anxiété est responsable du déclin de l’engagement au travail, et que cela a un impact sur la performance de l’entreprise

Yeoman (2014) cite Chalofsky (2010) de même que Gebauer et Loman (2008) qui, tous, disent que : « De nombreuses preuves démontrent que l’anxiété est responsable du déclin de l’engagement au travail, et que cela a un impact sur la performance de l’entreprise ».

Alfes (2010) rapportait que les « deux principaux vecteurs d’engagement à la tâche sont le sens du travail et l’autonomie en emploi ». Ce que l’on pourrait résumer par l’expression : « la voie et la voix du personnel ». Si la productivité du travail a diminué, au cours des dernières décennies, un peu partout dans le monde, c’est essentiellement parce que le travail, tel qu’organisé et distribué par la direction, n’est plus salutaire au développement de la personne, dans une perspective d’actualisation de soi en entreprise.

Or, au cours de la même période, la performance financière de l’entreprise a singulièrement augmenté, alors que l’investissement dans la personne, parallèlement, a dramatiquement diminué.

L’entreprise ne continue pas moins de réclamer l’engagement à la tâche de la part de son personnel. Elle signe des énoncés de valeurs, qui sollicitent l’adhésion morale de son personnel. En même temps, elle ravage la personnalité humaine de celui-ci, par la marginalisation de sa substance pensante, en lui préférant des machines sur l’ensemble de sa chaîne de valeur.

À vrai dire, l’entreprise confond valeurs morales de son personnel et valeur financière de ses opérations. Parce qu’elle estime, que le pouvoir hiérarchique de sa direction, celui qu’elle fait peser sur les acteurs-preneurs directs à son activité et à ses affaires, a tous les droits de cité sur le devoir d’exécution des mandats d’emploi assignés à ces derniers. Or, l’intelligence vraie, dans l’organisation du travail productif, si tant est qu’il doive y avoir l’accomplissement optimal de la mission de l’entreprise, ne ressortit pas du pouvoir du dirigeant de s’imposer au personnel, mais du devoir qu’a ce premier de soutenir le dernier dans l’exécution de sa tâche.

L’objet de l’activité et des affaires de l’entreprise n’est pas de dégager un profit, mais de satisfaire une demande. Le profit est un effet des premières, qui n’advient que si la condition expresse de satisfaction du client a été rencontrée. C’est donc confondre fin de l’entreprise et moyens de l’activité et des affaires, que d’imaginer que la valeur financière des opérations l’emporte sur les valeurs sociales d’utilité au marché. Ce que, depuis Friedman (1970), tous les ténors de l’appropriation en masse de l’avoir économique font, sans ambages et sans ombrages. Comptons-nus chanceux, que de mieux avisés sur la nature des unes et de l’autre, les tenants du Behavioral Economics, estimer que les valeurs morales induisent la valeur financière dans l’entreprise, dès lors que la fin prime sur les moyens.

Le problème, c’est que la direction, dans la majorité des entreprises, ne sait jamais calculer qu’en valeur financière, bien qu’elle signe, à tour de bras, des déclarations sur les valeurs morales de leurs intentions et actions.

Nous vivons par anxiété interposée, par les temps qui courent. L’humain, qui a créé l’entreprise, est délogé de son marché du travail, par les innovations qu’il lui aura assurées. Étrange destin pour lui, que d’avoir lancé le char des opérations de l’entreprise vers la lumière, pour voir le sien verser dans les ténèbres du marché de l’emploi par le fait de cette même entreprise.

Chez vous, en entreprise, on réduit « l’anxiété » du personnel, ou on augmente « la sécurité » de la direction?