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De LinkedIn à LinkedOut, ou de l’intelligence en soi

La courbe de « l’intelligence en soi », sur l’actuelle plateforme, s’exprime par le croissement de deux variables où « la valeur » dépend de « la contribution ».

Lorsque le contenu de la contribution suppose « l’assimilation des connaissances », dans le sens de Piaget, il n’y a que « remplissage du conteneur existant » de la personne. C’est-à-dire que « l’information » ne requiert pas d’effort intellectuel de la part du récepteur de la contribution mais que sa simple attention passagère.

Lorsque le contenu de la contribution exige « l’accommodation des connaissances », dans le sens de Piaget, le sujet recevant « l’information » doit faire l’effort nécessaire pour « remodeler ses conteneurs de connaissances ».

Ainsi, « l’assimilation correspond à l’incorporation d’un objet ou d’une situation à la structure d’accueil du sujet (structure d’assimilation), sans modifier cette structure, bien qu’il y ait transformation relative de l’objet ou de la situation à assimiler. Le sujet transforme les éléments provenant de son environnement, pour pouvoir les incorporer à sa structure d’accueil (sa mémoire pour l’essentiel).

« L’accommodation », elle, entraîne une modification de la structure d’accueil de l’individu, de manière à permettre l’incorporation des éléments qui font l’objet de son apprentissage. Dans ce cas, le sujet est transformé par ce qu’il reçoit.

Pour replacer ces notions par rapport à la présente plateforme, nous dirons que « l’accommodation des connaissances » se confirmera lorsqu’il y aura « LikedIn » réel entre son visiteur et l’intelligence de la contribution qu’elle aura permis de publier. Le visiteur devra faire appel à sa capacité de « remodeler ses conteneurs de connaissances », pour participer de l’intelligence du contenu qui lui sera alors proposé. A contrario, « l’assimilation des connaissances » se validera, lorsqu’il y aura « LikekOut » entre le visiteur de la plateforme et l’inintelligence de la contribution diffusée sur la plateforme.

Les « textes à développement d’idées » sont manifestement du domaine du « LikedIn » des connaissances partagées, alors que les « images à sensation » sont effectivement du ressort du « LinkedOut » des connaissances en circulation. Les textes à développement exigent le « remodelage des conteneurs de savoir », alors que les images à sensation supposent la simple « ouverture » temporaire de ceux-ci.

« L’intelligence en soi », en matière de savoirs utiles, consiste à « remodeler » à son avantage ses « conteneurs de connaissances », pour tirer profit au mieux de la pensée disponible. L’inintelligence en soi, par contre, consiste à s’emplir les « conteneurs de connaissances » d’images sans portée réelle d’évolution sur la capacité de penser mieux de la personne.

Si l’on est le moindrement attentif aux contenus quotidiennement diffusés sur la présente plateforme, force sera d’admettre que les images, sans apport véritable de connaissances permettant l’avancement intellectuel de ses visiteurs, l’emportent très largement sur les textes à fond de savoirs utiles. Non pas que les images ne soient pas évocatrices pour certains, mais qu’elles n’ont pas la valeur de « remodelage des conteneurs de connaissances » pour la majorité.

Or, les médias de divertissement ont été suffisamment nombreux depuis suffisamment longtemps, pour qu’il puisse exister à la marge quelques médias de partage de savoirs utiles non pollués par l’amusement généralisé.