Marques (2021) note, que “des quatre générations présentes dans le marché du travail, les plus jeunes – la génération Y, celle dite des milléniaux (1980-1990) et la génération Z (1996), forcent un changement de pensée à propos du travail”. Les “Y” estiment que le sens du travail l’emporte sur l’importance du salaire (iOpen Institute, 2012). Quant aux “Z”, ils persistent à croire, que la flexibilité (la rotation d’emploi), l’atmosphère en entreprise (le climat de travail) et l’indépendance au travail (l’autonomie à la tâche) importent davantage (Bencsik, Horvath-Csikos et Juhasz, 216).
Chose certaine, des masses d’enquêtes, dont celle de Buchko (1993), ont établi une corrélation négative entre “aimer son travail” et “l’intention de quitter l’entreprise” où il s’exécutera. L’étude de Buchko visait, plus spécifiquement, à déterminer le degré d’intéressement en emploi des participants aux programmes ESOP (Employee Sharing Ownership Plan), instaurés principalement aux États-Unis depuis plus de soixante ans. Ces programmes, désormais implantés dans un large segment des Fortune 500, donnent accès direct à une portion plus ou moins grande d’employés à l’actionnariat de leurs entreprises propres.
PerformInfo Inc. a établi, sur la base de plus de 4 000 entreprises, toutes sises aux États-Unis (bien qu’une expérience du genre, mais plus restreinte, existe en France, notamment), qu’un nombre impressionnant d’entre elles, oeuvrant dans toutes les sphères de l’activité économique ou presque, dégageaient, par le truchement du renforcement de l’engagement du personnel au travail, des taux annuels de rendement sur le capital versé absolument ahurissants (294,4 % sur 52 semaines, en 2021, en moyenne pour les 20 plus performantes parmi elles – entre 150 et 350 employés).
PeformInfo Inc. a mis au point un modèle d’implantation de dispositifs qui contribuent à élever fortement le taux de rendement sur le capital versé, par l’augmentation sensible du revenu d’opération (marge brute avant taxes). Jusqu’à 40 %. Pas de la tarte, quand on pense que certaines entreprises peinent à dégager du 13 % annuellement.
L’actionnariat réparti dans l’entreprise, c’est très nettement la voie de l’avenir. Ce que démontre le taux élevé de création d’entreprises sans aucun salarié, depuis dix ans (aux États-Unis comme en France et ailleurs). Les gens ne veulent plus être les obligés des privilégiés de l’économie de marché, mais les partenaires réels de développement des affaires des entreprises où ils mettent leur talent à contribution.
À bon entendeur salut ! Changez de forme institutionnelle d’entreprise, et non pas que de modèle d’affaires sur offre, et progressez, ou crevez à petit feu dans un marché (guerre) du talent qui récuse désormais l’exploitation gratuite de sa contribution personnelle aux affaires des autres.