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Le temps partagé de l’esprit en management réussi

Certains préconisent de ne centrer nos efforts que ce sur quoi nous exerçons un contrôle personnel avéré. Ce qui supposerait, que l’on ne change jamais vraiment, parce que l’innovation commande que nous agissions, au contraire, sur ce qui nous aura échappé jusque-là. Or, la vie, et plus spécifiquement celle organisée de l’entreprise, impose de s’adapter au flux incessant de changements qui vient du marché. Et le marché, en principe, nous échappe dans sa totalité, en ce qu’il n’est pas sous notre contrôle global, immédiat et constant. Le problème, c’est que le marché immuable, et don n’est jamais fait que de ce qui le bouscule dans sa condition précédente, du moins en économie libérale (d’échanges libres).

S’il faut comptabiliser ses forces, pour dégager du rendement sur l’activité et les affaires de l’entreprise, en marché de la concurrence, surtout mondialisée, il faut d’abord savoir miser sur le comblement de ses faiblesses pour réussir à devancer ses rivales d’offre. Or, la mission de l’entreprise, que Peter F. Drucker a définie en 1954 en termes de « création de client », s’interprète en termes de « satisfaction de la demande du prochain client à venir (et non en celle passée et déjà enregistrée dans les livres comptables de l’entreprise depuis les clients précédemment servis).

L’erreur, répétée ad nauseam, par les entreprises, c’est de se doter d’indicateurs fixes (c’est-à-dire non renouvelés, remplacés, adaptés) de mesure du rendement sur l’exercice courant. Or, l’amélioration du rendement sur l’activité et les affaires de l’entreprise commande, à n’en point douter, l’amélioration des facteurs (zones) de dysfonctionnement dans l’entreprise – ceux que certains identifient comme « hors de notre contrôle propre ».

Évoluer, donc changer, repose fatalement sur l’addition d’un rendu d’activité ou d’affaires non maîtrisées jusque-là par l’entreprise. Ce qui suggère, que ce qui « échappe au contrôle » de l’entreprise doit être abordé avec un effort additionnel, si l’on veut que cette dernière progresse et donc évolue et change.

Ne concentrer que sur ce que nous contrôlons déjà, c’est tout bêtement accepter (décider) de stagner sur sa condition propre, comme entreprise.

Or, il en est très exactement de même de chaque personne.

L’accomplissement de soi, qui doit supposer un dépassement de sa condition antérieure, exige que nous « gagnions », en nombre et en valeur, sur notre état passé. Et donc, que nous sachions « maîtriser », ce qui jusque-là nous aura échappé. Recommander de ne miser que sur ce que nous savons déjà contrôler n’est en rien une prescription sage (utile), pour quiconque croit qu’il n’a pas atteint le summum de son état. Or, le summum de l’état de chacun ne pourra résider que dans sa perfection d’être; ce qui est impossible en soi, à moins de supposer qu’il puisse dépasser la condition humaine qui est sienne.

En conclusion : ajoutez à votre condition d’être à compter d’un meilleur contrôle sur ce qui vous aura échappé antérieurement.

(Ce qui ne suggère en rien, que tout puisse un jour être facilement sous le contrôle immédiat de quiconque. Mais cela ne suppose pas non plus, que ce qui échappe au contrôle absolu des choses d’un chacun rende impossible d’en maîtriser une partie. Sinon, nous serions tous, humains comme entreprises, condamnés à n’être jamais que le résidu de nos abandons d’effort sur le redressement de notre condition particulière).   

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