Le théorème du singe est une fable décrivant une expérience imaginaire menée sur un groupe de singes. Elle exprime la transmission et la perpétuation de croyances collectives au sein d’une population progressivement renouvelée, et ce même après que la cause première de ces croyances est éteinte et après la disparition de tout témoin de cette cause. Le phénomène et les comportements supposés des singes n’ont pas été confirmés dans la réalité par une expérience conforme à celle décrite dans la fable.
Une vingtaine de chimpanzés sont isolés dans une pièce où se trouve une banane en haut d’une échelle. Dès qu’un singe commence à escalader l’échelle, les autres reçoivent automatiquement une douche froide. Rapidement, les chimpanzés apprennent qu’ils ne doivent pas escalader l’échelle s’ils veulent éviter d’être arrosés. La douche est ensuite désactivée, mais les chimpanzés conservent l’expérience acquise et ne tentent pas d’approcher de l’échelle. Un des singes est remplacé par un nouveau. Lorsque ce dernier s’approche de l’échelle, les autres singes l’agressent violemment et le repoussent. Lorsqu’un second chimpanzé est remplacé, lui aussi se fait agresser en tentant d’escalader l’échelle, y compris par le premier singe remplaçant.
L’expérience est poursuivie jusqu’à ce que la totalité des premiers chimpanzés qui avaient effectivement eu à subir les douches froides soient tous remplacés. Pourtant, les singes ne tentent toujours pas d’escalader l’échelle pour atteindre la banane. Et si l’un d’entre eux s’y essaye néanmoins, il est puni par les autres, sans qu’aucun ne sache pourquoi cela est interdit bien qu’aucun n’ait jamais subi de douche froide.
Le paradoxe du singe savant est un théorème selon lequel un singe qui tape indéfiniment et au hasard sur le clavier d’une machine à écrire pourra « presque sûrement » écrire un texte donné. Le théorème illustre les dangers de raisonner à l’infini sur une question donnée, en imaginant que le résultat final sera égal à une occurrence parfaitement logique du développement normal de celle-ci. Or, la probabilité qu’un singe tape avec exactitude un ouvrage complet comme Hamlet de Shakespeare est si faible, que la chance que cela se produise au cours d’une période de temps fini est de l’ordre de l’âge de l’univers, et peut-être même celui en expansion c’est-à-dire des prochaines années lumières.
En entreprise, on passe fréquemment, du théorème au paradoxe du singe. On répète de mêmes “réflexes”, en escomptant que, sur le nombre des itérations, on finira par obtenir les résultats positifs (en comportements) requis. Or, non seulement les singeries sont-elles dommageables au corps d’action qu’est l’entreprise, mais ils ne peuvent engendrer des résultats s’inscrivant dans la foulée des avancées requises d’état pour que cette dernière soit concurrentielle. Les résultats de cette nature viennent irrémédiablement de la logique des actes, fondés sur la pertinence des décisions à les rendre.
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