Cashman (2017) cite Emmeline Pethick-Lawrence qui dit : « Un changement du cœur est l’essence de tout autre changement, et il est issu d’une rééducation de l’esprit ». Ce qui va dans le sens du post que j’ai publié précédemment (A 970 – S’il n’y a pas transformation en chacun de nous d’abord, tous les changements structurels du monde n’auront pas d’impact positif sur nos institutions sociales). Parce que nous sommes, collectivement, par effet d’interactions avec les autres, NOS propres institutions, et que l’essence de notre genre, humain on l’espère, tient de la « rééducation de l’esprit » de nos créations sociales.
Le « changement » dira Terry Neill, « est cette porte qui ne peut s’ouvrir que de l’intérieur ». Or, en entreprise, on doit déplorer que, tant et plus de pseudo leaders, malgré une habileté démontrée à organiser le transactionnel de l’activité et des affaires, ne savent tout simplement pas lier entre elles les dimensions transformationnelles de la culture organisationnelle et du climat du travail comme composantes déterminantes d’engagement à la tâche chez les autres (le personnel).
Si le transactionnel de l’activité et des affaires tient du circonstanciel de l’offre dans le marché, le transformationnel, en entreprise, ressortit du situationnel des rapports entre les acteurs-preneurs aux décisions et aux actes permettant l’exécution des premières. Aussi, changer un système physique de production ne requiert pas la même application (attention) que l’innovation managériale sur l’organisation du travail dans l’entreprise. Pourtant, la masse des entreprises se contentent des mêmes indicateurs de mesure sur le rendement des deux pour juger de leur efficience globale comme instrument de service aux clients.
Dès lors que l’on veut « changer » l’entreprise, il faut d’abord avoir changé de « mindset ». Non seulement en termes de philosophie managériale éthérée, mais en termes de pratique de l’intelligence sociale dans le rapport avec les autres acteurs responsables du résultat des opérations de l’entreprise concernée. Parce que le « mindset » n’est pas froidement la raison d’être comptable de l’entreprise, mais la valeur d’état du service de cette dernière à son marché. Et donc, le cœur à l’ouvrage est sollicité, comme fondement à l’action intelligente sur les opérations, qui sont menées par des humains (le personnel) dans une perspective d’actualisation de soi au service d’autres humains (les clients).
Dieu sait combien s’impose aujourd’hui la « rééducation de l’esprit » en entreprise. Plus les opérations sont « virtualisées » et « robotisées », dans le service du marché, plus elles ont tendance à être entendues et gérées sous l’angle de « l’artificialité des systèmes » au lieu de l’être sous celui de la « réalité humaine » de l’entreprise.
Chez vous, l’entreprise se « rééduque l’esprit », ou elle vit encore et toujours suivant « l’esprit non-éduqué » des attardés de l’innovation managériale? Attention! Ne répondez pas comme un automate, en évacuant de l’esprit tout ce qui vous déplairait d’entendre de votre propre bouche.