Cashman (2017) cite Bill McCarthy qui dit: « La confiance est notre fil conducteur dans la nature sauvage du changement ». En fait, la vie, en société, est fondée sur la confiance mutuelle entre personnes désireuses de former avec les autres une communauté stable, viable et utile. L’économie, la bourse et l’entreprise ne sauraient fonctionner normalement, sans un degré manifeste de confiance inconditionnelle. Ce qui ne signifie pas, que la confiance soit parfaitement aveugle. En fait, elle est le fruit d’un jugement porté sur autrui, mais elle doit être accordée d’abord pour être reçue. Si chacun attendait de la recevoir en premier, personne n’aurait la confiance de quiconque.
En entreprise, plus spécifiquement, la confiance est un facteur sine qua non d’économie dans les rapports humains, dont découle la coordination requise pour l’optimisation de l’activité et des affaires de cette première. Et l’entreprise qui satisfait pleinement sa mission implicite de service au client, et donc optimiser celui-là, doit innover en permanence sur ses produits comme sur ses modes, méthodes et pratiques de management.
Or, dans les deux cas, une portion importante des innovations sont des échecs. Non pas que ceux qui les proposent soient de parfaits idiots, mais parce que rien n’est assuré d’avance en quelque domaine d’application que ce soit. Et donc, l’innovation suppose l’échec comme risque, sinon comme condition d’essai des propositions de changement faites en vue de différencier le modèle d’affaires de l’entreprise et son positionnement-marché par l’offre propre.
Le risque ne tient pas de cette plate présomption d’échec possible sur premier essai, mais de la condamnation à la remise sur le métier de son ouvrage, pour justement finir par réussir ses entreprises. Ce qui veut dire que la confiance en soi doit s’installer d’abord, pour que la confiance dans ses actes rassure les autres. Et les uns et les autres répétant l’exercice, la confiance se traduira, dans le corps d’action globale qu’est l’entreprise, en dynamique d’innovation.
Au total, la confiance, en soi et dans les autres, en entreprise, est cette permission généralisée qu’accorde et que se reconnaît chacun pour réussir l’activité et les affaires à rendre dans l’esprit du partage du risque, de l’effort et des retombées.
On doit regretter, cependant, que la confiance ne soit pas l’indice patent d’innovation que l’on dénote dans une majorité d’entreprises, de nos jours. La prolifération des indicateurs de mesure, des personnes et des actes, fait douter fortement de l’inconditionnalité de la confiance requise, entre les preneurs à l’activité et aux affaires, pour agir dans l’intelligence du système de partage qu’est l’entreprise gérée humainement.
Chez vous, l’entreprise « suinte la confiance » ou « empeste la méfiance »?