In Tardif (2018) L’intelligification de l’entreprise: Ou l’humain comme centre de l’attention (p. 249), on retrouve ce passage:
“Les déclarations, à l’égard du personnel, que gonfle leur haute teneur d’octane en contenu d’exaltation superficielle, sont trop souvent contredites par les actes mêmes des dirigeants qui les tiennent, pour être tenues pour crédibles par le personnel concerné.”
“Le manque de sincérité des dirigeants, à cet égard, trouve, bien malgré eux, compensation dans le niveau affligeant de désengagement du personnel envers la tâche. Ce que des recherches abondantes révèlent, année après année, partout dans le monde.”
“Ce malaise ne peut être une simple coïncidence. Il est la preuve d’une carence majeure, dans le régime de gestion (des dirigeants) des entreprises. Et le défaut d’engagement résolu de la part du personnel ne tient pas au désintéressement de celui-ci en toute matière. Au contraire, le lieu du travail représente, pour le personnel, le plus sûr espace-temps de réalisation de soi qu’il puisse trouver de nos jours.”
“Le fort taux de désengagement à la tâche vient de l’inconséquence des dirigeants (à vrai dire de leurs modes, méthodes et pratiques de gestion inadaptés). Les gens sont généralement heureux de s’identifier à un employeur, qu’ils ont choisi. Ce qui les convie à quitter leur emploi, ce sont les superviseurs tatillons qui leur portent sur les nerfs (2017). Des superviseurs qui, souvent, ne font qu’appliquer à la lettre les directives qu’ils ont eux-mêmes reçues de leurs supérieurs hiérarchiques.”
“Les hauts dirigeants ont beau clamer que le personnel est l’actif premier de l’entreprise, il demeure que leur comportement ne suit pas leur déclaration. Il y a dissonance entre le discours et la réalité, et ils n’en prennent pas conscience parce qu’absorbés par leurs attentes de rendement et non impliqués dans le soutien technique, financier et moral du personnel.”
“(Les dirigeants) évoquent, invoquent et provoquent, sans nécessairement changer, inspirer et participer. Ils pratiquent le headship, au lieu du leadership. L’entreprise, mieux encore le personnel qu’elle emploie, a besoin de dirigeants, comme de superviseurs, qui pensent cause-et-effet (2003) sur leurs décisions et actes, avant que de chercher comment imposer leur cause et leur effet sur les autres dans le milieu du travail.”
Chez vous, l’actif premier de l’entreprise c’est le personnel (l’objet de l’exaltation possible) ou le dirigeant (le risque de l’exalté probable)?
50 % quittent à cause de leurs supérieurs. People Don’t Quit Their Companies, They Quit Their Manager, Verb, Laura Broderick, 19 juin 2017, https://lnkd.in/eRnFNAkp
Seedon, J., (2003), Freedom from Command and Control, A better way to make the work Work, John Seedon, p. 175.