You are currently viewing Management, d’hier à demain

Management, d’hier à demain

Le Texier (2022) dit ceci: “Le management… s’articule à quatre grands principes qui n’ont qu’indirectement à voir avec la sphère marchande: 1) la rationalisation; 2) l’organisation; 3) le contrôle; 4) l’efficacité”.

Ce sont là des “principes” qui qualifiaient le management de l’entreprise d’hier. Il fallait “rationnaliser”, c’est-à-dire savoir apprendre, après avoir désappris sur ses convictions, à faire montre d’un sens plus éclairé des choses, pour gérer l’activité et les affaires de l’entreprise dans une perspective d’utilité plus certaine face à son marché. C’est ce qu’on appelle le positionnement dans son marché de référence. Puis il fallait “organiser”, c’est-à-dire se doter d’une structure de réponse à la demande éventuelle du marché, pour assurer son utilité de service à ce dernier. L’entreprise en est alors venue à “contrôler” son activité et ses affaires, en se dotant d’indicateurs de mesure de toute sorte sur le produit dégagé par ces dernières. Finalement, l’entreprise a cherché à être “efficace” (Le Texier, dans le texte, use du mot “efficacité”, alors qu’il traite ce “principe” en termes d’efficience). L’efficacité, ici, tient du rendement sur l’activité et sur les affaires de l’entreprise, de sorte que celle-ci pérennise sa présence dans son marché.

Or, le niveau de formation académique, auquel ajouter l’instantanéité des communications et la chute vertigineuse des coûts de transport (biens, personnes, information et fonds), a fait en sorte que les humains, désormais, attendent plus de l’entreprise que ce n’était le cas hier. La mécanisation (informatisation et robotisation) de la tâche a permis de gagner du temps sur l’horaire ancien du travail, lequel aura en retour permis d’ajouter à sa productivité, s’il a été déporté du matériel à l’immatériel de ses opérations. D’où l’émergence d’un milieu du travail comme instance de socialisation, entre “animaux sociaux” (Aristote) que sont les humains. Et la socialisation en question ne suppose pas uniquement des échanges gratuits entre les acteurs dans l’entreprise, mais des potentialités, par les interfaces, interactions et interrelations entre eux, d’actualisation de soi (Maslow). Il convient aujourd’hui, et plus encore demain, d’imaginer l’entreprise, et son management, comme des voies et moyens de facilitation de la réalisation du talent de son personnel. Ce qui ne peut advenir, que s’il y a traitement des personnes comme des humains, et non pas comme des facteurs de production. Le partage du risque, de l’effort et des retombées entre chacun s’impose, sans quoi le défaut d’équité à cet égard entraînera des écarts de rendement sur les capacités de l’entreprise de servir de manière optimale sa fin de marché. Ce qui doit être compris et admis, dans l’entreprise, c’est la justice sociale et la justice distributive, qui imputent aux concernés le mérite qui leur revient au regard de leurs contributions au résultat de l’entreprise.