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De l’employeur, de l’employé et du consommateur

Le Texier (2022) cite Samuel Turner (1918) qui affirmait que “l’industrie, à proprement parler, n’a pas pour fin ultime la réalisation de profits mais la création de biens nécessaires au développement ordonné de notre civilisation conquérante”. Il fait aussi mention de Peter F. Drucker (1954) qui soutenait que “la profitabilité n’est pas le but de l’entreprise capitaliste, et de l’activité capitaliste, mais un facteur qui les limite. Le profit n’est pas l’explication, la cause ou la raison des comportements et des décisions des capitalistes, mais le test de leur validité”. Il rappelle également ce que Charles Handy (1989) a dit: “le profit est de plus en plus reconnu comme ce qu’il aurait toujours dû être, un moyen et non une fin en soi”. Pour terminer par la remarque de Donaldson Brown (in Thompson, 1917): “…utilisé pour mesurer l’efficacité des opérations de chaque division (chez General Motors)”.

Le profit, depuis Milton Friedman (1970), pour qui sa maximisation justifiait la fin de l’entreprise, exprimée en “valeur à l’actionnaire”, a été retenu, par la communauté d’affaires – lire les dirigeants et leur analystes d’obédience – comme la “main invisible”, chez Smith (1776), c’est-à-dire le moteur de l’économie par entreprise interposée. Or, le profit n’est que la manifestation de la valeur de l’offre de l’entreprise, dans son marché. Ce qui suppose que, pour être préférée par le consommateur, elle doive répondre à ses besoins et attentes. Mais cela ne suffit pas. Encore faut-il qu’il y ait un “preneur” à l’offre de l’entreprise. Et cela entraîne l’obligation de sa création, par l’entreprise, à travers son offre… sans quoi il aura été créé par une rivale de marché.

Il y a donc une logique organisationnelle, comme fonctionnelle et opérationnelle, dans la séquence demande/offre, comme il en est une dans celle employeur/employé/consommateur. Et donc, la suite suppose qu’elle se fera dans le sens des affaires de l’employeur, de la tâche de l’employé et du service au consommateur, si l’on remonte depuis les voies et moyens de l’activité vers la fin de l’entreprise. Ce que ne font pas ceux et celles qui placent le profit en tête de lice des priorités de l’entreprise, comme s’il allait de soi que l’effet (profit) précède la cause (l’offre dans une perspective de création de client). En ces termes, le profit “limite” l’entreprise à une comptabilité financière d’opérations, alors que sa mission (raison d’être) est de réponse sociale à un besoin ou une attente de mieux-être du client-consommateur.

Or, si la direction inverse si facilement et si définitivement fin de l’entreprise et moyens de son activité, que doit-on encore escompter qu’elle n’inversera pas en matière de traitement du pouvoir dans l’organisation et de satisfaction des besoins et attentes d’actualisation du personnel de l’entreprise?

Handy aurait-il raison, et la direction se serait-elle réformée, qui désormais traiterait les personnes et le profit pour ce qu’ils sont vraiment?